Jonas Tophoven (France)

D’une pierre deux coups

Je connais la co-fondatrice de l’école Pintadera depuis 40 ans, même si nous nous sommes perdus de vue pendant des décennies. Nous partagions déjà un intérêt pour l’Italie, où nous avons essayé l’un et l’autre de vivre. J’ai évoqué devant les enfants l’Italie où j’ai conduit leur mère avant de l’épouser. Et aussi cet intérêt pour la langue italienne que je tiens de mon père et de mon grand-père paternel. L’an dernier, qui sait comment, l’idée a émergé de laisser partir mon fils à Alghero pendant les dernières semaines de préparation du baccalauréat. Il apprendrait l’italien le matin et pourrait se concentrer sur les révisions le reste du temps. Sa sœur cadette a tout de suite eu très envie de l’accompagner, mais il n’était pas question de la laisser sécher ses cours de première. Mon fils est passé par Toulon et a pris le ferry pour Porto Torres. Il a effectivement suivi des cours pendant deux semaines à l’école Pintadera et en revenant, il nous a dit qu’il faudrait absolument retourner là-bas ensemble.

Cette année, il a séjourné en Chine pour y consolider ses connaissances linguistiques du mandarin, mais à ses heures perdues il a continué d’apprendre l’italien par plaisir. Désormais, la cadette était en terminale, mais il ne s’agissait plutôt de trouver une destination pour se retrouver en famille à l’occasion de l’anniversaire de ma femme. Alghero convenait parfaitement et la cadette pourrait par la même occasion suivre des cours d’italien à l’école Pintadera de la même manière que son aîné. L’idée leur a tellement plus qu’ils ont organisé dans la foulée un séjour de leurs amis parisiens, prolongeant ainsi leur présence en Italie. La ville d’Alghero est sympathique pour les jeunes gens et mes enfants ont trouvé rapidement des amis. Ma fille est tellement charmée qu’elle prétend vouloir revenir avec certitude à Alghero pour y finir ses jours. Quant à moi, j’ai constaté que l’apprentissage de l’Italien, qui sait pour un Français, tient de la brasse ou de la bicyclette : même quarante ans plus tard, on conserve les automatismes, à défaut de la cadence mélodique caractéristique que l’on hésite un peu à singer. Il fait bon aller en Italie pour ne pas en rester aux informations politiques qui nous parviennent de là-bas. L’Italie reste l’Italie, la Sardaigne est un pays à lui tout seul. Et l’école Pintadera et bien plus qu’une école de langue. C’est une plateforme d’activités, de convivialité, ancré au beau milieu de la vieille ville. En ou hors saison, l’école Pintadera est la solution pour les jeunes adultes qui veulent joindre l’utile à l’agréable, apprendre l’italien pour mieux l’utiliser dans leur découverte des plaisirs de ce pays. A Alghero, grâce à l’école Pintadera, ce séjour devient un souvenir marquant pour toute la vie.